L’escroc belge Stéphane Moreau (ex-CEO Nethys) détourne des millions d’euros
Tel est le résultat d’un audit financier réalisé au sein de la société Nethys par le consultant Deloitte depuis novembre 2019 : après avoir analysé 9 millions de transactions, ce ne sont pas moins de 38,7 millions d’euros qui semblent avoir été détournés. RTL est prudent et évoque des dépenses atypiques.
Osons les mots justes : il s’agit d’escroquerie et de détournement de fonds.
STÉPHANE MOREAU EST UN ESCROC.
La nouvelle direction de Nethys n’y va pas par quatre chemins :
“Les faits identifiés par Deloitte montrent que des membres de l’ancien management et des proches de celui-ci se sont enrichis à titre personnel au détriment de Nethys. Ces abus de confiance et l’utilisation légère des avoirs de Nethys ont été rendus possibles par l’absence de contrôle interne, et par une culture d’entreprise dans laquelle la transparence et le contrôle des organes de direction ne constituaient pas des principes fondateurs”.
Ecolo évoque des “détournements qui ont un impact direct sur le patrimoine de la collectivité et les travailleurs de l’entreprise”. Comprenez : l’escroc Stéphane Moreau et ses acolytes ont sacrifié le bien-être de travailleurs belges pour se payer des voyages à Las Vegas et consommer pour 30 000€ de vin lors de soirées privées.
Notons que Stéphane avait déjà été mis en cause dans l’affaire Publifin en 2016 et avait été forcé de démissionner du… parti socialiste. Rappelons également qu’il s’agit ici d’argent public puisque Nethys appartient à Enodia qui appartient elle-même à la province de Liège.
Désormais il va falloir rembourser, Stéphane.
Source : RTL
Il faudrait aussi penser à dédommager les clients de RESA, vache à lait de Nethys ainsi que les retraités de l’ALE et de l’ALG qui ont contribué dans une large mesure à l’enrichissement d’Enodia.
Réflexions de Sluse Marc
De tout temps il y eut des hommes dont la richesse et le pouvoir étaient le sens de leur vie.
Il me faut vous raconter l’histoire de Stéphane, citoyen du beau pays de Liège, à sa dégringolade.
Après avoir réussi brillamment ses études, Stéphane se lance dans la politique. IL eut pour père un certain Daerden, bourgmestre d’Ans, un ministre bon vivant, aimant évidemment la bonne chair et surtout œnologue hors-pair.
Comme je vous le disais, Stéphane avait tout pour être heureux mais, comme blanchette, il briguait le sommet de la montagne. Arrivé à l’âge adulte, la première chose qu’il fit fut de détrôner celui qui, confiant, l’avait emmené sur les premières marches du pouvoir. Il prit le trône, laissant un tabouret à Papa.
L’appétit vient en mangeant. Stéphane se changea en ogre en s’accaparant des affaires douteuses, aux côtés d’hommes peu scrupuleux, aidé d’avocats champions de toutes procédures. Comme le semeur, il passait d’un champ à l’autre, ignorant souvent que cette terre n’était pas la sienne et recueillant ensuite au centuple le fruit de son travail dans un mépris total aux propriétaires des terres spoliées.
Les choses allèrent à bien de son pas diligent (La Fontaine).
Obscurs témoins, devant la passivité de la justice, les journaux finirent par prendre l’affaire en main. Nul ne s’étonna de ces investigations apportées par les journalistes alors qu’elles auraient dû venir du palais de justice. Derrière ses œillères, Stéphane et sa garde d’avocats ne virent arriver le danger ; la calèche d’or se transforma en fourgon cellulaire d’où Stéphane et ses acolytes traversèrent le village de sa gloire passée pour se rendre à Lantin. Nul ne vous dira s’ils firent cette longue route en pleurant.
Lantin ! Ce nom sonne comme le chant des morts, là où finit l’histoire.
J’imagine Stéphane et sa horde arpentant ce long couloir où se trouvent les salles d’attentes pouvant contenir chacune, plusieurs dizaines d’individus. Nos pandores lui enlèvent les menottes et il entre dans cette grande pièce où des bancs solidement fixés aux murs sont des meubles.
A cette heure tardive, le préposé aux fouilles met des heures à venir car, ici, le temps s’arrête. Stéphane est ensuite conduit à la pièce des fouilles. Un détenu s’empare d’une pile de linge préparé et met cette pile sur le comptoir, il y a des draps, des essuis et puis ces vêtements d’une autre époque qui surgissent comme d’un livre d’histoire. Le cauchemar commence,
” Déshabillez-vous et prenez cette douche, profitez-en, la suivante sera dans trois jours” crie le préposé. On lui saisit ses bijoux ainsi que son argent pour mettre le tout dans une enveloppe qui rejoindra le coffre du greffe. Stéphane suit le déroulement de la scène complétement résigné ; les interrogatoires l’ont anéanti.
Ce n’est pas tous les jours qu’un gardien peut conduire un homme d'”affaires” en cellule, d’ailleurs, c’est un gradé qui prendra cette fonction exceptionnelle. Stéphane aura une cellule propre au niveau 1. Il ne sait pas que pour les autres entrants, faute de place, le cachot est souvent réquisitionné en attente qu’un nouveau duo ou un trio puisse être constitué. Il entre dans son nouvel univers où, sur deux sur trois se trouvent une table, une chaise, une armoire, un WC, un paravent, un lit. Il se demande comment il va évoluer dans un espace aussi restreint ! Ce qu’il ignore, c’est qu’il dispose de privilèges. Il est seul dans une cellule propre. D’autres, dont souvent de très jeunes, croupissent à deux voir plus sur cette surface identique et sale. Quand j’écris identique, je fais une énorme erreur puis qu’il n’y a plus de meubles dans la plupart des cellules, les affiches ont remplacé la couleur des murs, des matelas jonchent le sol parce qu’il n’y a plus de chaises, …
Il ne saura sans doute jamais ce qu’est une vie à deux ou à trois dans moins de neuf mètres carrés, avec un autre détenu fumeur ou malade, avec un drogué se réveillant au milieu de la nuit en hurlant ou d’une autre personne accrochée au téléviseur à regarder des dessins animés jour et nuit ou mettant à fond le son pour mieux entendre une musique débile. Non, il ne connaîtra l’odeur repoussante de certaines personnes imposées contre son gré, il ne connaîtra non plus la gêne de se laver ou de déféquer à quelques centimètres de “l’autre”.
Après vingt-quatre heures passées à cet endroit, il demande déjà son transfert vers une autre prison plus soutenable. L’homme le plus riche de la prison impose et en impose déjà alors qu’il dispose pourtant d’un tout autre régime.
Je crois qu’il a raison de se battre pour sortir de là. Mais je pense avant tous à ces femmes, ces hommes, à ces jeunes qu’il laisse derrière lui sans réagir et qui eux devront continuer à croupir dans cet enfer.
Eux n’auront part d’un peu d’humanité de cet homme complétement bouleversé et là, je le maudis.
A+ Marcus