Carte blanche : un premier ministre qui nous ment ─ article publié puis censuré par Le Vif
Nous reproduisons ici la carte blanche publiée dans Le Vif le 02/01/2022 avant d’être retirée du site quelques heures plus tard. La version en cache est toujours disponible ici.
« Vu la perte de crédibilité totale des 3 derniers Codeco, le premier ministre et son gouvernement sont à la dérive. Pour détourner l’attention de leurs errances, quoi de mieux que la traditionnelle technique du bouc-émissaire, à savoir la dizaine de pourcent de la population adulte non encore vaccinée.
Relayé par La Libre du 27 décembre 2021, M. De Croo affirme que “dans les unités de soins intensifs, il y a cinq fois plus de personnes non-vaccinées”. Sans vouloir soutenir les théories anti-vax, on peut affirmer que cet énoncé est faux. Dans son rapport du 10 décembre 2021, Sciensano recensé dans les unités de soins intensif 460 patients totalement ou partiellement vaccinés contre 256 non vaccinés. Il y a donc bien une majorité de personnes vaccinées en USI. Alors bien sûr la proportion de cas graves chez les non vaccinés est nettement plus importante, mais de là à faire porter le chapeau qu’aux non-vaccinés, c’est tout simplement du mensonge.
Dans un article de l’Echo du 23 novembre intitulé “17% d’hospitalisations covid en moins si tout le monde était vacciné” Emanuel André soutenait que “dans la phase de croissance exponentielle que nous connaissons, une vaccination plus importante aurait seulement permis de gagner une ou deux semaines, avant d’arriver quand même à des chiffres d’hospitalisations et d’entrées aux soins intensifs très importants”.
Sans parler des récentes déclaration de l’OMS qui se positionnait déjà contre les pass sanitaires. L’organisation affirme qu’on ne sortira pas de la crise à coup de “booster” mais qu’il faut avant tout augmenter la vaccination parmi les populations les plus pauvres. Des études récentes affirmeraient par ailleurs que l’efficacité de ces booster tomberait à 30% après seulement trois mois, nécessitant dès lors l’injection d’une quatrième dose, comme c’est déjà le cas en Israël. Allons-nous vraiment vacciner toute une population tous les 3 mois, alors qu’une majorité ne développera qu’une forme bégnine de la maladie, avec le risque, même faible, de découvrir après coup des effets indésirables voire nocifs d’une injection répétée 3 à 4 fois par an ? Sans parler du variant Omicron qui, bien que plus contagieux, semble moins agressif, des traitements qui commencent à arriver ou encore d’une immunité naturelle qui se renforce vu les millions de cas positifs recensés dans notre pays depuis le début de la crise.
J’entends aussi des médecins qui remettent en question au vu des récentes données cette vaccination de masse et aveugle (voir par exemple ici). S’il l’intérêt de vacciner les personnes âgées ou à comorbidité avec les vaccins actuels est clairement démontré, de très sérieux doutes peuvent être émis quant au bienfondé de vacciner le reste d’une population — et les jeunes tout particulièrement — qui ne développera jamais de forme grave, compte tenu du peu d’effet des vaccins contre la propagation ou la contraction de la maladie. L’immunité collective qu’on nous a vendu il y a quelques mois semble maintenant un lointain mirage.
A mon sens, cette volonté de vouloir vacciner une population entière et sans nuance, poussée sans doute par des lobbies performants, détourne l’attention du vrai problème. Cette crise a permis de démontrer que nos hôpitaux ne sont pas dimensionnés pour répondre à une crise sanitaire. Et, mis part un saupoudrage financier, je n’entends aucune stratégie de fond qui aurait été engagée par nos politiques pour adapter structurellement nos hôpitaux à de futures crises. Comment est-il possible qu’après deux ans, tout un pays reste encore suspendu à quelques centaines de personnes de plus ou de mois dans un département hospitalier ? C’est ahurissant. Imaginer un seul instant un virus tout aussi contagieux mais un tant soit peu plus létal. Ce serait la débandade.
Alors, nos ministres, incapables de voir plus loin que les prochaines élections, préfèrent mentir, diviser et charger des boucs-émissaires afin de créer un écran de fumée et masquer leurs propres échecs. Et le reste de la population tombera dans le panneau, car c’est tellement plus simple et rassurant de désigner des coupables, l’histoire l’a tant démontré. »
Benjamin Bertho